Louis Faudot est né à Mesnay dans une famille de vigneron. Il tient son journal pendant 30 ans. Nous sommes ainsi témoins de ses incertitudes, ses hésitations, ses expérimentations, face à un fléau que l'on ne sait pas encore bien combattre.
1887 : Il devient responsable de l'exploitation familiale à 26 ans, le mal est là depuis 2 ans.
1888 : Il plante des chapons de ploussard et de valets noirs.
1890 : Il plante 300 plants "américains". Au mois d'août, il assiste à une conférence viticole : des vignerons du midi viennent faire part de leur expérience.
1891 : Il plante encore des plants américains "pouzin" et des plants locaux. Il va à une conférence sur le greffage.
1892 : Au printemps, il commence à greffer "plants d'enfarinés sur pouzin". À un cours de greffage, il se coupe fortement deux doigts, il restera handicapé.
1893 : Louis note : "grande propagation des tâches phylloxériques qu'on a vue dans presque tous les cantons du territoire". Cette année-là, il récolte ses premiers "pouzin" qu'il fait goûter aux autres vignerons. Il ne dit malheureusement rien de leurs réactions.
1896 : Il continue assidûment à suivre réunions et causeries d'informations.
Sa vie continue ainsi : arrachage des vignes, défonçage, vignes replantées, greffage "16600 greffes en 6 ans", assistance aux réunions d'informations.
Sur de simples cahiers d'écolier, jour après jour, on peut suivre l'acharnement de l'un de ces vignerons arboisiens grâce à qui le vignoble survécut alors que beaucoup d'autres furent abandonnés.
Un arrière-petit-fils exploite encore aujourd'hui le domaine sauvé par Louis.
Plus d'un siècle de médailles par le ministère de l'Agriculture.